HH70, le premier Tokamak supraconducteur à haute température atteint le premier plasma : Analyse et Perspectives

L’avènement du **Tokamak supraconducteur à haute température HH70** et son succès à atteindre le premier plasma constitue une étape significative dans la course pour la maîtrise de la fusion nucléaire. Cependant, les opinions sur l’importance de cette réalisation sont partagées, en particulier lorsqu’on la compare à des projets occidentaux comme le **SPARC**. Regardons de plus près ce que signifie réellement le premier plasma de HH70 et comment il se positionne dans le paysage actuel de la recherche en énergie de fusion.

Le Tokamak HH70 présente un rayon majeur de 0,75 mètres et un champ magnétique de 0,6 Tesla. Si ces chiffres semblent modiques comparés aux 1,85 mètres de rayon majeur et 12,2 Tesla du projet SPARC, HH70 a le mérite d’exister et de fonctionner. Il est donc une preuve de concept tangible que les supraconducteurs à haute température peuvent être utilisés dans des dispositifs de confinement magnétique. Cependant, certains critiques soutiennent que les paramètres attendus ne se sont pas matérialisés. Comme l’a noté un commentateur, la performance du HH70 pourrait ne pas refléter les avancées escomptées grâce aux aimants supraconducteurs à haute température.

La lenteur du développement de la fusion reste un sujet récurrent. Depuis cinquante ans, la perspective d’une énergie de fusion pratique reste une promesse de « vingt ans dans le futur ». La question des budgets insuffisants pour la recherche en fusion est également une critique persistante. Un commentateur indique que les financements ont été inférieurs au niveau nécessaire, pourtant, malgré ces contraintes budgétaires, les progrès réalisés demeurent impressionnants. Il semble clair que pour que les promesses de la fusion deviennent réalité, une augmentation substantielle du financement et un soutien continu seront nécessaires.

image

La comparaison entre **fusion magnétique** et **fusion inertielle** est également pertinente. Aux États-Unis, la fusion inertielle, comme celle développée avec des lasers, a souvent reçu plus d’attention et de fonds en raison de ses applications militaires. Pourtant, certains voient cette approche comme une impasse, tandis que le reste du monde semble pencher en faveur du confinement magnétique, jugé plus prometteur. Les débats technologiques se poursuivent, mais il est vital de diversifier les approches et de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier technologique.

La suprématie de la technologie locale est une autre question soulevée par HH70, avec 96% de ses composants provenant de sources domestiques. Cela vise clairement à minimiser la dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers, une stratégie de plus en plus courante dans le contexte des tensions mondiales croissantes. Cette indépendance technologique pourrait se révéler vitale si des sanctions venaient à perturber l’accès aux technologies critiques. Cependant, la question de ce que représentent les 4% restants reste une interrogation légitime.

En définitive, bien que le premier plasma du HH70 soit un jalon important, il ne signifie pas que la fusion est prête à révolutionner notre manière de générer de l’énergie. Il reste encore de nombreux obstacles à surmonter, tant sur le plan technique que financier. Néanmoins, chaque pas en avant, aussi petit soit-il, nous rapproche d’un avenir où la fusion nucléaire pourrait offrir une source d’énergie propre, illimitée et durable, une perspective dont notre monde a cruellement besoin.


Comments

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *